Renforcer l’État de droit, la reconnaissance et la redevabilité en Haïti

Cristián Correa
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Une composante importante du mandat de la MINUJUSTH sera d’aider le pays à affronter les violations massives et systématiques des droits humains commises sous les régimes Duvalier et Cédras (1957-1986 et 1991-1994, respectivement). En effet, l’impunité envers ces violations affecte la capacité d’Haïti à répondre aux défis actuels, à affirmer les droits humains, la valeur de la vie et la responsabilité des autorités étatiques devant la loi. La MINUJUSTH devrait avoir la capacité d’aider les membres de la société civile et des institutions gouvernementales qui travaillent à remédier aux conséquences de ces violations, et d’aider le pays à tirer des leçons du passé afin de renforcer l’indépendance et l’efficacité de ses institutions chargées d’assurer l’État de droit.

Conclusion

Malgré de récents progrès dans l’instauration d’une stabilité politique, la situation en Haïti demeure précaire. Les difficultés auxquelles est confronté le pays ne sont pas seulement le résultat de catastrophes naturelles, mais aussi de la vulnérabilité provoquée par l’impunité pour les violations graves des droits humains commises dans le passé, et le manque d’institutions étatiques réactives et respectueuses des droits. L’examen des violations du passé indique notablement la capacité et l’intention de l’État de respecter les droits humains à l’avenir. Comme dans d’autres pays qui ont entrepris le même processus, cet examen peut requérir une combinaison de mécanismes judiciaires et non-judiciaires.

Le mandat de la MINUJUSTH offre une chance de soutenir la société haïtienne dans ces efforts. Toutefois, combattre l’impunité et reconnaître la responsabilité des violations des droits humains va rencontrer des résistances, comme c’est déjà le cas. La MINUJUSTH doit être outillée pour apporter ce soutien si l’on veut que ces efforts vers la stabilisation et l’instauration de l’État de droit soient couronnés de succès.